Un schtroumpf dans Top Gun

Il est là, devant moi, ce magnifique banc de raies léopard. Chacune d’elles se tient quasi-statique face au courant, en formation serrée. Infiniment moins à l’aise qu’elles, je suis encore à une vingtaine de mètres en amont de leur escadrille. La visibilité est excellente, j’ai le temps de préparer mon approche : emporté par ma dérivante, j’essaye péniblement de garder une direction qui m’amène droit sur le banc. Je palme à contre-courant, histoire de ne pas arriver trop vite sur elles. A dix mètres de distance, je passe en mode schtroumpf : j’arrête de respirer pour faire le moins de bruit possible. Si tout se passe bien, je serai bientôt bleu comme le grand schtroumpf et c’est à ce moment que je pourrai déclencher. Je n’aurai droit qu’à une seule prise : les raies s’écarteront sitôt le premier coup de flash parti. Pas de plan B à l’horizon… Mais pour une fois, tout se déroule sans accroc : les raies s’éparpillent pour laisser passer le plongeur schtroumpf qui se remet à respirer comme Darth Vader… L’espace d’un instant je me suis retrouvé au milieu de cette incroyable escadrille, l’espace d’un battement de cœur et du déclenchement de l’appareil j’ai volé avec elles… Aussi bien que Tom Cruise avec ses gros avions ? Naaan bien mieux car ce que j’ai vécu ce n’est pas du cinéma : c’est la simple réalité d’une plongée aux Maldives 🙂

Photo RAW développée par #dxophotolab; #canon5DMkIII; #UKGermany; #maldives; @sevenseas.voyages

Fou de flou

En photographie animalière, on joue très souvent au jeu du fokçassoinetla. C’est un jeu assez facile normalement, car la règle est très souvent de faire le point sur les yeux de l’animal. Mais depuis quelques mois, je m’essaye à un autre jeu : celui du oucékcéflou. Ici, on choisit un sujet sans yeux… Oh je vous vois venir, mais sachez qu’il n’y a rien de gore derrière cela : je parle de photographier les fleurs bien sûr ! Alors le niveau débutant consiste à essayer de faire en sorte que le pistil soit net. Oui c’est déjà pas mal, mais si on passe au niveau expert, il faut se concentrer sur les pétales, et là, c’est une autre paire de manche. Alors j’avoue, je tâtonne un peu à l’aveuglette et j’obtiens quelquefois d’heureux résultats : je vous partage donc ici certains de mes essais les plus réussis (ou les moins ratés c’est selon 😉 ) …

AgapantheFleur de cerisierFleur de cerisierFleur de cerisier

Rencontres au sommet

L’idée était simple : profiter de notre séjour en Equateur pour visiter ce beau pays avant d’aller tremper nos palmes dans les eaux des Galapagos. Des balades dans les parcs des grands volcans nous permettraient de nous habituer à la haute altitude des plateaux afin de clôturer notre séjour terrestre sur un défi physique le long des pentes du volcan Cotopaxi : faire l’ascension à partir du refuge Carrel situé à 4800m d’altitude vers le refuge Whymper (5100m d’altitude).

A l’arrivée sur le 1er refuge, nous découvrons une terre aride, ocre et parsemée de grosses roches. La température est proche de 0°C et nous apercevons au loin la crête enneigée du volcan. Notre guide nous appelle soudain : sur la piste de la route se découpe une forme qui s’approche tranquillement de notre voiture. C’est un renard de Magellan (Lycalopex culpaeus) : il est de belle taille (équivalent à un petit berger allemand). Il s’arrête à bonne distance et nous observe calmement.

Après quelques timides photos, notre groupe part pour l’ascension tant convoitée. De mon côté, le choix est vite fait : au diable le défi physique que j’échange avec délectation contre une partie de cache-cache avec sieur goupil. L’occasion est trop belle de mettre en pratique mon nouveau matériel photo terrestre plus compact et plus léger que ce que j’avais précédemment. En bonus, j’ai pu photographier un habitant que je ne m’attendais pas à rencontrer à cette altitude : le colibri du Chimborazo (Oreotrochilus chimborazo). La partie de billebaude s’arrête avec le retour des grimpeurs. Ils sont fatigués mais heureux de leur ascension. Pour ma part je ne suis pas déçu non plus !

Renard de Magellan
Renard de Magellan
Renard de Magellan
Renard de Magellan
Renard de Magellan
Renard de Magellan
Colibri du Chimborazo
Colibri du Chimborazo

Recharger ses batteries

« Et n’oubliez pas de prendre vos lampes pour la plongée de demain matin ! »

La phrase de Natasha, notre guide, me laissa perplexe : pourquoi avoir besoin d’une lampe pour la plongée du matin ? Elle me répond en souriant que là où nous allons plonger demain, la visibilité est en générale extrêmement mauvaise et qu’il faudra sans doute garder nos phares allumés pour ne pas se perdre. Bon ben y’a plus qu’à recharger ma lampe en plus de mes flashs ce soir alors…

Le lendemain, toutes mes batteries sont à 100% et il est temps de se jeter à l’eau ! En guise de mauvaise visi, on se retrouve avec une eau froide (14°C) mais limpide : hé hé voilà une bonne journée qui commence ! Je découvre alors mon terrain de jeu… Le site est sur 10 à 15m de fond. Il est parsemé de roches volcaniques noires recouvertes d’algues rouges et vertes. La lumière du soleil fait ressortir les couleurs chatoyantes de ce paysage. La température assez basse pour la latitude (on se trouve sur l’équateur) est due au courant froid de Humboldt en provenance de l’Antarctique qui remonte la côte Pacifique de l’Amérique du Sud jusqu’aux Galapagos. Ce courant charrie avec lui des nutriments qui participent au foisonnement de vie marine dans cette région du monde.

Nous cherchons sur le site un animal très particulier, emblématique de cet Archipel mythique. L’iguane marin (Amblyrynchus cristatus) passe la majeure partie de sa journée à prendre le soleil sur les rochers. Lui aussi recharge ses batteries en vue de sa sortie en mer. Il faut bien observer la petite colonie de ces reptiles endémiques éparpillée sur les berges de l’île pour repérer l’heure de leur mise à l’eau. Ils partent tous les matins pour 1 à 2 heures de baignade où ils enchainent des apnées de 20min pour aller brouter les algues dont ils sont friands. Il faut profiter de cette fenêtre de temps pour avoir la chance de pouvoir les observer dans leur élément marin. Si en surface ils restent très craintifs, ils se laissent approcher sous l’eau beaucoup plus facilement. Sandra Bessudo qui accompagne notre groupe a négocié avec les guides un petit rab de temps et c’est après plus d’1h de plongée que je ressors frigorifié mais heureux d’avoir pu vivre ce moment unique. Je suis en mode vibreur : ma combi 5mm n’est pas suffisante pour d’aussi basses températures mais je l’ai préféré à une 7mm beaucoup trop rigide à mon goût. De retour sur le zodiac, je n’ai qu’une envie : recharger mes batteries avec une douche brûlante !

Iguane marin des Galapagos
Iguane marin des Galapagos
Iguane marin des Galapagos
Iguane marin des Galapagos
Iguane marin des Galapagos
Iguane marin des Galapagos
Iguane marin des Galapagos
Iguane marin des Galapagos
Iguane marin des Galapagos
Une respiration avant de repartir en apnée brouter les algues sous-marines

L’appel du bleu

L’appel du bleu. C’est étrange, lorsqu’on plonge, cette volonté de voir au-delà de cette brume bleue qui nous entoure. Alors bien sûr il y a l’environnement proche avec sa vie foisonnante. Mais il y a aussi cette barrière invisible, ce bleu aux dégradés infinis qui nous hypnotise et nous attire. C’est plus fort que moi, je me perds souvent dans ce vide, j’espère voir quelque chose sans doute. Alors je guète inlassablement, souvent pour rien mais est-ce que c’est grave ? Heureusement non ! Car pendant que je guète, mon cœur palpite, tous mes sens sont en éveil… Je suis vivant au milieu du vivant, au milieu d’une nature sauvage et captivante. Et quelquefois, il se passe l’impensable. Là où le regard me porte, je commence à distinguer une légère ombre mouvante… Une forme indistincte qui se précise… Et puis le voilà ! Un banc de carangues qui fonce à toute allure sur le récif que je longe. Evidemment je suis d’abord surpris, et puis je dois vite me positionner un peu en catastrophe car le banc n’attend pas… Il file tel le vent, et il n’y aura pas de second passage. Je bascule sur le dos, me mets à palmer à contre-courant pour me stabiliser, souffle mon air pour aspirer une goulée qui me fera tenir le temps de la prise de vue. Ça y est ils sont là ils m’entourent ! Le banc explose tout autour de moi ! Le cadrage se fait au jugé et je déclenche. Est-ce que ma photo est bonne ? Je m’en fous ! Mon regard a depuis longtemps quitté le viseur pour se perdre dans le maelstrom qui fuse autour de moi. Ce n’est que bien après son passage que je jette un œil sur l’écran de contrôle… J’y découvre une chouette photo que je partage avec vous ici, immortalisant un souvenir à jamais gravé dans ma mémoire.

Banc de carangues surgissant du bleu
Banc de carangues surgissant du bleu

Mer Rouge – Eau bleue : à la découverte d’un livre épatant !

Présentation du livre Mer Rouge - Eau bleue

Enfin !

Ça y est : j’ai enfin reçu mon exemplaire du livre Mer Rouge – Eau Bleue et je ne suis pas déçu. Connaissant Florence et Frédéric, je me doutais bien que leur livre allait être très sympa mais là, j’ai été bluffé. Depuis deux semaines, je le feuillette, m’attardant un jour sur les photos et un autre sur un dossier. Et je pense maintenant pouvoir donner un avis assez argumenté sur « la bête ». Alors oui, il ne sera pas totalement impartial car j’ai modestement apporté ma pierre à cet édifice, mais mon dossier ne fait que 6 pages alors que le livre plus de 230… J’ai donc eu le plaisir de découvrir une très grande partie de son contenu !

Un premier survol

Ce qui m’a d’abord impressionné, c’est le côté immersif des photos. Par le cadrage et le traitement naturel des images, on se retrouve à observer chaque scène avec l’œil du photographe. On se projette ainsi en snorkeling face à un platier foisonnant de vie, ou en grande profondeur au bord d’un abîme insondable. On suit ici une murène serpenter dans les coursives du Thistlegorm ou l’on observe là une pseudorque éclabousser de son saut l’étrave du bateau. Et ça fait un plaisir fou ! Etant passionné par la photo, je ne mesure que trop bien le talent qu’il faut, pour réussir cette fragile alchimie : pouvoir s’effacer face à son sujet et emmener avec soi le lecteur dans son voyage ou ses rêveries.

Le désert noir

Des dossiers affutés

Mais outre les superbes photos, le livre Mer Rouge – Eau bleue rassemble à travers ses dossiers thématiques un nombre impressionnant de connaissances sur cette région du globe. Que ce soit dans les domaines de la géologie, de la paléontologie ou de la biologie, des experts dressent un portrait saisissant de cette mer. A l’image d’un récif, le livre foisonne d’informations étonnantes et ludiques, avec aussi des témoignages émouvants sur les débuts de la plongée en Mer Rouge.

Un dossier sur les herbiers de la Mer Rouge

Entre rêve et voyage

La seconde partie du livre présente dans un beau carnet de voyages les destinations phares de la plongée en Mer Rouge. Frédéric nous fait (re)découvrir des sites bien connus ou encore mystérieux et ses réflexions nous guident dans l’espace et le temps.
Vous l’aurez compris, j’ai adoré lire ce livre et je suis très fier d’avoir pu y participer. Florence et Frédéric ont orchestré brillamment un livre choral où les points de vue des différents auteurs apportent un éclairage fascinant et parfois décalé sur cette mer que nous aimons passionnément.
Alors si vous êtes convaincus, c’est par ici que ça se passe.

Ajout d’un nouvelle galerie d’images sur mon voyage aux Moluques

Je viens d’ajouter une nouvelle galeries de photos prises lors de mon voyage aux Moluques (Indonésie) en Novembre 2018.

Fluorescent moray eel photography (Gymnothorax javanicus).
Raja Ampat, Maluku, Indonesia.

Photographie de fluorescence d’une murène de java (Gymnothorax javanicus).
Raja Ampat, Moluques, Indonésie.