Macro ou grand angle ?

Alors, Team Crevettes ou Team Requins ? Avant chaque plongée c’est toujours la même rengaine : doit-on équiper notre caisson avec un hublot macro ou avec un dôme grand-angle ?

Rah mais si je suis en macro et qu’un requin baleine passe le bout de son museau j’aurai l’air fin à ne pouvoir photographier que le blanc de ses yeux… Ou si je suis prêt pour photographier une épave et qu’un hippocampe pygmée me fait les yeux doux, je n’aurai qu’à pleurer toutes les larmes de mon corps !

Si certaines destinations sont susceptibles de jouer malicieusement avec les nerfs des photographes, d’autres font plutôt pencher radicalement la balance dans un sens unique. Prenons, au hasard, le cas des Galapagos (ça tombe bien c’est la destination que j’ai eu la chance de faire l’an dernier). Et bien, il faudrait être inconscient pour décider d’y aller en macro. Dans ce genre de situation, pour éviter toutes tentations j’ai tendance à snober effrontément tout ce qui pourrait amener mon regard à se poser sur des petites cavités, anfractuosités… Je passe en mode « les yeux dans le bleu »… Et patatra, une seconde d’inattention, mon regard dérive sur le rocher et bim : je découvre un petit poisson faucon alangui dans son corail noir… Damned ! C’est qu’il est super choupi derrière son rideau de branches de corail… Je tente le tout pour le tout en misant sur la faible distance de mise au point de mon optique. Et le résultat est impeccable et inespéré : le piqué est là et le grand angle apporte un cadrage que je n’aurai pas eu en macro. Comme quoi rien n’est joué d’avance 😉 !

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L’appel du bleu – Saison 1 Episode 2

L’appel du bleu. Pour certains, c’est l’envie d’aller voir toujours plus bas dans les eaux sombres des abysses. Pour moi, c’est de voir à travers le voile bleu qui se situe en limite de visibilité. Qu’y a-t ‘il au-delà ? Quel animal marin échappe à notre regard ? Il est des endroits dans le monde où l’appel du bleu reste fort. Des endroits où la vie sauvage préservée souffle dans nos têtes et dans nos cœurs des chants oubliés depuis longtemps. Hé non, je ne parle pas de vieux succès surannés datant des Top50 du siècle dernier, mais bien d’une vibration qui entre en harmonie avec notre être et qui fait qu’on se sent bien quelque part. Les photos que je présente ici ont été prises au large de l’île de Darwin (Galapagos) pendant notre pallier en fin de plongée.

Au début, la mélodie est presque inaudible. Je cherche, tel un cochon truffier, je pars à droite puis à gauche, je m’éloigne peu à peu du groupe. Fred me suis quelque temps, sans doute intrigué par mon comportement. Il se lasse au bout de quelques minutes et repart retrouver la palanquée. Je croise quelques rainbow runners, je les suis, je commence à voir quelques marteaux ; au juste quelques individus isolés, moins nombreux que les petits groupes qu’on a vu pendant la plongée. Je continue quand même un peu… Il me reste un peu d’air dans ma 15L et les conditions météo sont calmes. A travers l’eau laiteuse, je distingue alors une masse informe. Au cours de toutes mes plongées, ce n’est que la 2ième fois que j’ai la chance d’assister à ce spectacle. Il est là devant moi le banc massif. Plusieurs centaines d’individus avancent ; lentement. J’arrête de respirer ; le silence se fait. Je reste en périphérie de l’immense caravane mais le banc m’accepte : il ne se détourne pas et défile à moins de 10m de moi. J’arrête d’avancer et deviens un plancton, témoin privilégié d’un des plus beaux spectacles que je n’ai jamais vus. Le banc passe, la mélodie s’estompe je mets mon parachute et ressors à 50m de là où ma palanquée a fait surface. Fred me dira plus tard qu’il s’en est voulu de ne pas être resté avec moi : je suis sûr qu’il aura droit à sa partition lors d’une autre plongée… Il suffit juste d’écouter 😉

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Banc de requins marteaux (Darwin, Galapagos)
Banc de requins marteaux (Darwin, Galapagos)

Reekko et son copain

Je n’ai jamais de chance. C’est vrai, à chaque fois que je pars en voyage, notre guide nous dit que la semaine dernière son groupe a vu un truc incroyable sur ce site. Et pour nous ben nada. Et puis comme par hasard, c’est toujours dans les dernières plongées du séjour qu’on aperçoit la raie manta ou le requin baleine ! Comme par hasard… Alors moi je me suis fait ma petite théorie : les guides ils emmènent dans la cale du bateau un énorme truc gonflable qu’ils sortent à la fin pour nous épater ; et hop, le tour est joué ! Et bien j’en ai la preuve ici : c’est Reekko notre guide Maldivien qui a déballé un « petit » requin baleine gonflable de 6m de long, et qui le traine pour agrémenter notre fin de plongée. Mais le subterfuge est trop gros : on le voit bien qu’il le traine son gros ballon. M’enfin ca lui fait plaisir alors on lui a fait croire qu’on était heureux de cette rencontre. Faut dire qu’à la fin le requin continuait à nager tout seul… C’est dingue ce qu’on peut faire avec les drones maintenant…

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Reekko nous présente son cerf-volant – requin

Un schtroumpf dans Top Gun

Il est là, devant moi, ce magnifique banc de raies léopard. Chacune d’elles se tient quasi-statique face au courant, en formation serrée. Infiniment moins à l’aise qu’elles, je suis encore à une vingtaine de mètres en amont de leur escadrille. La visibilité est excellente, j’ai le temps de préparer mon approche : emporté par ma dérivante, j’essaye péniblement de garder une direction qui m’amène droit sur le banc. Je palme à contre-courant, histoire de ne pas arriver trop vite sur elles. A dix mètres de distance, je passe en mode schtroumpf : j’arrête de respirer pour faire le moins de bruit possible. Si tout se passe bien, je serai bientôt bleu comme le grand schtroumpf et c’est à ce moment que je pourrai déclencher. Je n’aurai droit qu’à une seule prise : les raies s’écarteront sitôt le premier coup de flash parti. Pas de plan B à l’horizon… Mais pour une fois, tout se déroule sans accroc : les raies s’éparpillent pour laisser passer le plongeur schtroumpf qui se remet à respirer comme Darth Vader… L’espace d’un instant je me suis retrouvé au milieu de cette incroyable escadrille, l’espace d’un battement de cœur et du déclenchement de l’appareil j’ai volé avec elles… Aussi bien que Tom Cruise avec ses gros avions ? Naaan bien mieux car ce que j’ai vécu ce n’est pas du cinéma : c’est la simple réalité d’une plongée aux Maldives 🙂

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Fou de flou

En photographie animalière, on joue très souvent au jeu du fokçassoinetla. C’est un jeu assez facile normalement, car la règle est très souvent de faire le point sur les yeux de l’animal. Mais depuis quelques mois, je m’essaye à un autre jeu : celui du oucékcéflou. Ici, on choisit un sujet sans yeux… Oh je vous vois venir, mais sachez qu’il n’y a rien de gore derrière cela : je parle de photographier les fleurs bien sûr ! Alors le niveau débutant consiste à essayer de faire en sorte que le pistil soit net. Oui c’est déjà pas mal, mais si on passe au niveau expert, il faut se concentrer sur les pétales, et là, c’est une autre paire de manche. Alors j’avoue, je tâtonne un peu à l’aveuglette et j’obtiens quelquefois d’heureux résultats : je vous partage donc ici certains de mes essais les plus réussis (ou les moins ratés c’est selon 😉 ) …

AgapantheFleur de cerisierFleur de cerisierFleur de cerisier

Recharger ses batteries

« Et n’oubliez pas de prendre vos lampes pour la plongée de demain matin ! »

La phrase de Natasha, notre guide, me laissa perplexe : pourquoi avoir besoin d’une lampe pour la plongée du matin ? Elle me répond en souriant que là où nous allons plonger demain, la visibilité est en générale extrêmement mauvaise et qu’il faudra sans doute garder nos phares allumés pour ne pas se perdre. Bon ben y’a plus qu’à recharger ma lampe en plus de mes flashs ce soir alors…

Le lendemain, toutes mes batteries sont à 100% et il est temps de se jeter à l’eau ! En guise de mauvaise visi, on se retrouve avec une eau froide (14°C) mais limpide : hé hé voilà une bonne journée qui commence ! Je découvre alors mon terrain de jeu… Le site est sur 10 à 15m de fond. Il est parsemé de roches volcaniques noires recouvertes d’algues rouges et vertes. La lumière du soleil fait ressortir les couleurs chatoyantes de ce paysage. La température assez basse pour la latitude (on se trouve sur l’équateur) est due au courant froid de Humboldt en provenance de l’Antarctique qui remonte la côte Pacifique de l’Amérique du Sud jusqu’aux Galapagos. Ce courant charrie avec lui des nutriments qui participent au foisonnement de vie marine dans cette région du monde.

Nous cherchons sur le site un animal très particulier, emblématique de cet Archipel mythique. L’iguane marin (Amblyrynchus cristatus) passe la majeure partie de sa journée à prendre le soleil sur les rochers. Lui aussi recharge ses batteries en vue de sa sortie en mer. Il faut bien observer la petite colonie de ces reptiles endémiques éparpillée sur les berges de l’île pour repérer l’heure de leur mise à l’eau. Ils partent tous les matins pour 1 à 2 heures de baignade où ils enchainent des apnées de 20min pour aller brouter les algues dont ils sont friands. Il faut profiter de cette fenêtre de temps pour avoir la chance de pouvoir les observer dans leur élément marin. Si en surface ils restent très craintifs, ils se laissent approcher sous l’eau beaucoup plus facilement. Sandra Bessudo qui accompagne notre groupe a négocié avec les guides un petit rab de temps et c’est après plus d’1h de plongée que je ressors frigorifié mais heureux d’avoir pu vivre ce moment unique. Je suis en mode vibreur : ma combi 5mm n’est pas suffisante pour d’aussi basses températures mais je l’ai préféré à une 7mm beaucoup trop rigide à mon goût. De retour sur le zodiac, je n’ai qu’une envie : recharger mes batteries avec une douche brûlante !

Iguane marin des Galapagos
Iguane marin des Galapagos
Iguane marin des Galapagos
Iguane marin des Galapagos
Iguane marin des Galapagos
Iguane marin des Galapagos
Iguane marin des Galapagos
Iguane marin des Galapagos
Iguane marin des Galapagos
Une respiration avant de repartir en apnée brouter les algues sous-marines

Mer Rouge – Eau bleue : à la découverte d’un livre épatant !

Présentation du livre Mer Rouge - Eau bleue

Enfin !

Ça y est : j’ai enfin reçu mon exemplaire du livre Mer Rouge – Eau Bleue et je ne suis pas déçu. Connaissant Florence et Frédéric, je me doutais bien que leur livre allait être très sympa mais là, j’ai été bluffé. Depuis deux semaines, je le feuillette, m’attardant un jour sur les photos et un autre sur un dossier. Et je pense maintenant pouvoir donner un avis assez argumenté sur « la bête ». Alors oui, il ne sera pas totalement impartial car j’ai modestement apporté ma pierre à cet édifice, mais mon dossier ne fait que 6 pages alors que le livre plus de 230… J’ai donc eu le plaisir de découvrir une très grande partie de son contenu !

Un premier survol

Ce qui m’a d’abord impressionné, c’est le côté immersif des photos. Par le cadrage et le traitement naturel des images, on se retrouve à observer chaque scène avec l’œil du photographe. On se projette ainsi en snorkeling face à un platier foisonnant de vie, ou en grande profondeur au bord d’un abîme insondable. On suit ici une murène serpenter dans les coursives du Thistlegorm ou l’on observe là une pseudorque éclabousser de son saut l’étrave du bateau. Et ça fait un plaisir fou ! Etant passionné par la photo, je ne mesure que trop bien le talent qu’il faut, pour réussir cette fragile alchimie : pouvoir s’effacer face à son sujet et emmener avec soi le lecteur dans son voyage ou ses rêveries.

Le désert noir

Des dossiers affutés

Mais outre les superbes photos, le livre Mer Rouge – Eau bleue rassemble à travers ses dossiers thématiques un nombre impressionnant de connaissances sur cette région du globe. Que ce soit dans les domaines de la géologie, de la paléontologie ou de la biologie, des experts dressent un portrait saisissant de cette mer. A l’image d’un récif, le livre foisonne d’informations étonnantes et ludiques, avec aussi des témoignages émouvants sur les débuts de la plongée en Mer Rouge.

Un dossier sur les herbiers de la Mer Rouge

Entre rêve et voyage

La seconde partie du livre présente dans un beau carnet de voyages les destinations phares de la plongée en Mer Rouge. Frédéric nous fait (re)découvrir des sites bien connus ou encore mystérieux et ses réflexions nous guident dans l’espace et le temps.
Vous l’aurez compris, j’ai adoré lire ce livre et je suis très fier d’avoir pu y participer. Florence et Frédéric ont orchestré brillamment un livre choral où les points de vue des différents auteurs apportent un éclairage fascinant et parfois décalé sur cette mer que nous aimons passionnément.
Alors si vous êtes convaincus, c’est par ici que ça se passe.

Ajout d’un nouvelle galerie d’images sur mon voyage aux Moluques

Je viens d’ajouter une nouvelle galeries de photos prises lors de mon voyage aux Moluques (Indonésie) en Novembre 2018.

Fluorescent moray eel photography (Gymnothorax javanicus).
Raja Ampat, Maluku, Indonesia.

Photographie de fluorescence d’une murène de java (Gymnothorax javanicus).
Raja Ampat, Moluques, Indonésie.

Mer Rouge – Eau bleue : le livre

J’aimerai vous présenter ici le beau livre « Mer Rouge Eau Bleue ». Sous l’impulsion de Florence Masiero et Frédéric Bassemayousse je participe, depuis quelques mois, à l’aventure de ce beau livre sur la Mer Rouge. C’était un super travail d’équipe auquel ont collaborés quelques grands noms de la plongée comme par exemple les océanographes Véronique et François Sarano. J’ai pour ma part travaillé sur un dossier sur la fluorescence en photographie sous-marine. Connaissant bien Frédéric qui est un ami mais aussi un talentueux photographe pro, je peux vous assurer que les photos de ce livre sont magnifiques et certaines tout bonnement exceptionnelles.
Nous abordons maintenant la dernière ligne droite avant l’impression et nous avons lancé un financement participatif qui nous a permis d’aller jusqu’au bout. L’objectif de 200 préventes est déjà atteint et nous sommes très heureux d’avoir déjà pu franchir ce cap : ça nous donne du baume au cœur !
Si vous êtes intéressés, vous pouvez acheter ce livre. Si vous avez des amis qui pourraient aussi être intéressés par un beau livre sur la découverte de la Mer Rouge (pas uniquement en sous-marin mais aussi sous un angle humain, historique et géologique), n’hésitez pas à leur transmettre ce message. Cela aidera ainsi les auteurs à avancer sereinement les fonds pour avoir un volume d’impression suffisant pour assurer l’équilibre financier de cette belle aventure.

Lien pour acheter ce livre: https://www.mi-air-mi-eau-photo.com/livre-mer-rouge-eau-bleue-boutique?fbclid=IwAR00fwEJr-mt-Gp4ExtNanjVyl4_SgnB-O02NfLX_rQAIQFQe2gV4oEF5dw